Des combattants marchent dans la ville détruite de Shengal
Des combattants marchent dans la ville détruite de Shengal

 

Shengal – Le ministre des affaires étrangères allemand Frank-Walter Steinmeier a promis de fournir une aide financière pour la reconstruction des villes irakiennes détruites, lors de sa visite en Irak. Selon un rapport de la « Süddeutsche Zeitung », Steinmeier a rencontré le premier ministre irakien Haidar al-Abadi à Bagdad et a renouvelé sa promesse de fournir une aide pour la reconstruction de villes libérées de l’Etat islamique, une aide qui comprend également l’envoi d’hôpitaux de campagne.

Au moins 20 millions d’euros sont censés être investis dans la reconstruction de la région yézidie de Shengal. La région, et en particulier la ville de Shengal sont sous le contrôle de la milice terroriste depuis plus d’un an. La majorité de l’infrastructure ainsi que les maisons et les bâtiments publics ont été détruits tandis que deux autres grandes villes yézidies restent encore sous contrôle de l’Etat islamique dans le sud de la région où l’E.i. a commencé sa campagne d’extermination contre les yézidis en août 2014. Certains des villages libérés doivent être reconstruits à partir de rien. Les coûts pour la restauration se chiffrent en millions d’euros.

Mais même après la libération de la ville, un retour de plus de 430.000 réfugiés yézidis reste douteuse. Des dizaines de mines et de pièges ont été laissés par l’Etat islamique dans toute la région. Il y a quelques jours, sept combattants yézidis peshmergas ont été tués par un engin piégé qui avait été mis en place près de la ville de Shengal. En outre, la crainte demeure sur une attaque de l’Etat islamique et que les forces de sécurité kurdes fuient comme en août 2014. Les souvenirs du génocide sont encore frais. Des charniers humains avec des centaines de victimes yézidies qui – si possible – sont en attentes d’être identifiés par leur famille. L’ONU a confirmé la découverte de 16 nouveaux charniers uniquement dans Shengal. 15 autres avaient déjà été découverts dans la partie libérée, qui se trouve au nord de Shengal. On pense en retrouver encore plus dans la région sud, encore sous occupation. Pendant ce même temps, un nombre croissant de yézidis quitte l’Irak pour rejoindre l’Europe.

En plus, des milliers de femmes et d’enfants yézidis continuent d’être retenu captifs – enlevés et réduits en esclavage comme «butin de guerre», décrit par l’E.i. En captivité, ces femmes, y compris des filles mineures sont exposées au viol de manière quotidienne. La Commission des Nations Unies sur les Droits de l’Homme a mentionné les atrocités commises contre les yézidis par l’Etat islamique comme un génocide, affirmant que le but de ces terroristes était d’anéantir les yézidis en tant que groupe.

Sous l’impact du génocide contre les yézidis, l’Allemagne a rompu avec sa doctrine de politique étrangère de se abstenir à fournir des armes à une zone de guerre, en décidant de fournir aux peshmergas des armes, de l’équipement et de la formation. L’Allemagne est l’un des principaux pays à fournir une aide humanitaire aux réfugiés dans le nord de l’Irak.

ÊzîdîPress — 12/12/2015