Un échange de coups de feu a eu ce mercredi 25 novembre entre des Peshmergas yézidis et des Peshmergas musulmans. Heci Atto Seydo, un combattant yézidi appartenant au bataillon de Sheikh Kheri a perdu la vie durant la fusillade. Un autre combattant du nom de Khalaf Baraka est mort suite à des blessures peu après l’échange de feu. Trois autres Peshmergas yézidis ont été blessés. Il y a eu également des combattants yézidis qui sont portés disparus. Heydar Shehso, le commandant suprême du HPE (milice yézidie de Shengal) a confirmé cet incident à EzidiPress par téléphone.

Heci Atto Seydo, un Peshmerga yézidi tué à Shengal ce mercredi 25 novembre.
Heci Atto Seydo, un Peshmerga yézidi tué à Shengal ce mercredi 25 novembre.

Avant l’échange de coups de feu, il y a déjà eu des tensions entre les Yézidis et les commandants Peshmergas se trouvant au Sud de Shengal. Les tensions se sont exacerbées après que les commandants Peshmergas aient interdit aux Yézidis de participer à l’offensive dans le Sud de Shengal, à côté de Qabusiya. Plusieurs Peshmergas ont empêché les Yézidis d’avancer dans la ville tenue par l’Etat islamique.

Quand les Peshmergas sont arrivés dans cette localité, ils ont commencé à mettre en place une couverture pour des dizaines de familles qui se sont rendus à eux. En effet les Kurdes musulmans habitant Qabusiya étaient particulièrement suspectés de supporter les djihadistes qui se trouvaient à Qabusiya. Par ailleurs des familles de Kurdes musulmans vivant à Shengal ont des liens familiaux avec des membres haut placés du PDK. C’est la raison pour laquelle les Yézidis accusent le PDK de couvrir les Kurdes qui ont collaboré avec l’Etat islamique. Ziyad Khalaf Hamon, le frère de premier ministre irakien faisant parti du PDK, Majid Khalaf Hamo, a été arrêté en Février à Shengal pour avoir collaboré avec les terroristes de l’Etat islamique.

Kasim Dirbo, un commandant Peshmerga yézidi a expliqué la situation au président kurde Massoud Barzani, qui alors supervisait l’offensive de Shengal. Dirbo a déclaré que les Kurdes musulmans de Qabusiya avaient supporté le génocide des Yézidis et avaient volé leurs biens après que les islamistes aient envahi la région en aout 2014. Barzani a alors donné son accord pour inclure des combattants yézidis dans l’offensive de Qabusiya. Les collaborateurs de l’Etat islamique ne pouvaient en ce sens pas quitter la ville en toute impunité.

Sheikh Mervan, le commandant d’un bataillon Peshmerga yézidi, a observé avec ses combattants plusieurs personnes de la ville de Qabusiya, accompagnés de Peshmergas et d’un troupeau de mouton (servant de couverture) , tentant de quitter la ville. Les combattants yézidis ont alors stoppé le convoi et ont exigé des explications. Une dispute a alors éclaté entre Sheikh Merwan et le commandant Peshmerga, Walid Kovali. Suite à l’altercation verbale, des coups de feux ont eu lieu. Il est à l’heure actuelle impossible de savoir qui a ouvert le feu en premier. Kassim Shesho a cependant déclaré à la chaine kurde NRT que ce sont les Peshmergas de Walid Kovali qui ont tiré les premiers et que les Yézidis se sont défendus.

Sheikh Merwan and deux de ses combattants manquaient à l’appel peu après les affrontements. Un correspondant de EzidiPress sur place a plus tard appris qu’il a été blessé et a été transporté à l’hôpital. Sept Peshmergas sous le commandement de Sheikh Kheri ont été arrêtés.

Un autre commandant Peshmerga a dit à EzidiPress que le groupe qui avait agi à Qabusiya a agi de la sorte sans aucun ordre hiérarchique venu d’en haut. Une enquête va être ouverte pour cet incident.